Jen Aitken, 2 Volumes, 2016

Jen Aitken, 2 Volumes, 2016

Salle 1

Jen Aitken

2 VOLUMES

EXPOSITION /
8 SEPTEMBRE AU 15 OCTOBRE 2016

VERNISSAGE /
JEUDI 8 SEPTEMBRE, 17H

PRÉSENTATION D'ARTISTE /
SAMEDI, 10 SEPTEMBRE, 15H

Depuis quelques années, l’artiste torontoise Jen Aitken réalise des séries de sculptures de béton de petites dimensions, installées à même le sol. Sans être des maquettes, ces sculptures pourraient être considérées comme des architectures improbables ou des bâtiments futuristes dont certaines parties nous rappellent un élément familier de notre environnement. Lorsque le spectateur les regarde de plus près, le béton laisse transparaître une certaine picturalité qui dépasse l’aspect brut du matériau utilisé. Ainsi, l’artiste y ajoute de la mousse liquide qu’elle peut colorer et qu’elle mélange à ce béton, ce qui laisse apparaître des touches de couleurs, semblant surgir de l’intérieur. Dans ce corpus et d’autres œuvres antérieures, Aitken puise ses références dans l’histoire de l’art et de l’architecture, notamment le brutalisme architectural. Ce mouvement privilégie l’utilisation du béton en le laissant à l’état brut, sans modifications, alors que dans le travail d’Aitken, il s’agit de construire des formes à la fois abstraites et sensuelles grâce à la flexibilité du béton qui lui permet de jouer avec les textures et les couleurs.

Toutefois, pour CLARK, l’artiste explore une nouvelle manière d’occuper l’espace en réalisant 2 volumes. Si le titre semble signaler au visiteur ce qu’il trouvera dans la salle d’exposition, l’ensemble ne se laisse pas saisir d’un simple coup d’œil. Tout d’abord, la pièce est plongée dans la pénombre. Aucun éclairage n’est dirigé sur les deux sculptures qui sont dissimulées sous des housses de tissu fait sur mesure. Cette mise en espace confère aux deux masses une certaine présence fantomatique. La surface du tissu est brute et texturée, gardant un lien avec le béton qu’Aitken utilise généralement dans ses œuvres. Dans l’obscurité, le tissu semble s’effacer, laissant toute la place à la forme et au volume des deux sculptures.

Avec 2 volumes, l’artiste travaille pour la première fois à plus grande échelle[i]. Cependant, ce corpus demeure en continuité avec le vocabulaire formel que l‘artiste a développé depuis quelques années. Aitken conçoit ses pièces comme étant à la fois des masses qui occupent l’espace, mais aussi comme des coquilles qui contiennent l’espace[ii]. Il y a donc les masses, objets qui prennent place dans l’espace, et tout ce qui se trouve autour, y compris le visiteur. Cet espace négatif permet de lier les deux éléments entre eux, mais surtout d’imposer un parcours au visiteur qui doit se déplacer pour n’en saisir qu’un fragment sans jamais pouvoir tout embrasser.

- Manon Tourigny 
 

[i] Chaque pièce mesure 7 pieds de hauteur et a une surface de 8 pieds X 10 pieds.

[ii] Extrait d’un message reçu de l’artiste : « I’m thinking about these pieces as being simultaneously masses that occupy space and shells that contain space. » 17 juillet 2016

 

L’artiste torontoise Jen Aitken (1985- ) crée des sculptures et des dessins qui bousculent les modes d'interprétation conventionnels et invitent à l'observation attentive et à la concentration. Son travail se base sur l'étude de formes géométriques qui ancrent sa production dans la familiarité de l’environnement bâti. En combinant des formes simples en arrangements ambigus, ces sculptures contredisent les attentes de leur observateur et provoquent des réactions senties. Aitken possède une Maîtrise de l’Université de Guelph (2014) et un Baccalauréat de l’Université Emily Carr (2010). En mai 2016, elle présentait une nouvelle série de sculpture en béton pour sa première exposition solo à Battat Contemporary, accompagné d’une publication regroupant ses dessins d’atelier. Aitken a récemment participé dans des expositions de groupes à la Forest City Gallery (London, On.), Diaz Contemporary (Toronto, On.) et à la Kamloops Art Gallery (Kamloops, C.-B.). En 2017, son travail sera l'objet d'une exposition solo au YYZ Artists’ Outlet (Toronto, On.). 

Jen Aitken aimerait remercier l'équipe du Centre CLARK pour cette opportunité et leur aide, ainsi que Daisy Desrosiers, Joe et Erin Battat, Sara Duke, et Matt Schust pour leur soutien.