Poste Audio

Olivier Girouard

EKUMEN

EXPOSITION /
2008

OLIVIER GIROUARD
1- Fabbrica_01 (2008) 9:00

L'atelier tout à la fois lieu de travail et travail du lieu. (...) La transformation d'un site environnant (son air, son brouillard, son atmosphère particuliére) en paysage de la psyché, en caractère stylistique, en empreinte de l'intimité? (...) Les choses de l'art commencent souvent au rebours des choses de la vie Georges Didi-Hubermann, Génie du non-lieu, 2001.

En registrant des artistes se préparer au trvail, ces gestes simples, rituels, banals, je prends conscience des choses de la vie pour en faire une oeuvre: la sculpteure qui cherche son argile et l'installe sur son tour, l'artiste sonore qui cherche son fer à souder pour fabriquer un amplificateur ou encore une danseuse qui pratique dans le silence de son art. Dans un second temps, je recrée ces lieux, le travail du lieu, dans un espace défini. J'espères ainsi rendre compte, déceler la matière.

2- Le pont du souvenir (2007) 6:00

La vue dit trop de choses à la fois. L'etre ne se voit pas. Peut-etre s'ecoute-t-il?
- Gaston Bachelard

Le pont du souvenir s'inspire du blanc de la neige suspendu et du miroitement du ciel en parcelles sur les yeux. Je cherchais par cette pièce à laisser entendre la matière brute du pont. La structure métallique, le vent qui embrasse un fil de fer, les voitures, les pas sur la neige. Le violon, c'est le parcours morcelé de celui qui le traverse. Le dehors et le dedans. Déséquilibrer l'écoute. Dynamismes qui s'inversent. Le pont comme objet résonnant et comme passage obligé, suspendu entre deux rives, qui laisse place à la contemplation.

MARTIN MESSIER
Et si l'aurore disait oui..
1- La ronde du scarabée (6:13)
2- Lentement en sifflant (4:51)
3- Quatre pattes, c'est pas assez (5:14)
4- Sur mon cheval j'ai cherché (6:55)
5- Je refuse (5:27)

C'est le compositeur montréalais Martin Messier à la guitare (une note à la fois), au mélodica (une noire à chaque fois), à la voix (une syllabe à la fois), à la basse (une corde à la fois), au glockenspiel (une maine à la fois), au piano (un doigr à la fois), aux ordinateurs (audio et vidéo à la fois). Et quand tout ca est mélangé ensemble, on obtient un amalgame sonore complexe et décalé, joyeusement étrange et doucement idiosyncratique qui emprunte à certaines (bonnes) idées de l'IDM, de l'acousmatique, du pop et du folk et meme du progressif. Bref, une addition tout ce qu'il y a de plus pertinente au catalogue No Type circa 2007.

MILLISECONDE TOPOGRAPHIE
1- Fossile no.1 : orgue (2007) 6:24
2- Fossile no.2 : dulcimer (2007) 6:25
3- Fossile no.3 : clavecin (2007) 6:36

Les musiques fossiles sont une série de petites pièces électroacoustiques explorant le potential d'instruments anciens à l'intérieur d'un mode de création très actuel. Le choix du matériel sonore vient aussi d'une curiosité persistante pour le vieux et l'obsolète, faisant appel à une certaine mémoire collective d'une musique révolue. Le clavecin, lorgue et le dulcimer se melent ici à l'instrumentation electronique et contemporaine.

JACQUES POULIN-DENIS
1- Nourrire les poissons (2007) 5:55
2- D.nuement (2007) 3:20
3- En proie (2008) 6:01
4- Cor mor (2008) 3:15

Les musiques qui figurent sur ce poste d'écoute ont été composées pour des chorégraphies de Mélanie Demers et sa compagnie Mayday.

Les deux premières pièces, "Nourrire les poissons" et "D.nuement" sont du spectacle "Les Angles Morts," qui parle de notre regard d'humain sur le monde qui nous entoure, des réalités que nous n'arriverons jamais à comprendre ou meme imaginer. Ce projet de musique en direct a été créé et présenté dans plusieurs pays ou j'ai recueilli des enregistrements ensuite intégrés à la trame sonore. On y entend entre autres des échantillons de nouvelles télévisées qui lient le projet aux actualités locales et internationales.

"En Proie" et "Cor mor" sont tirées du spectacle plus récent de Mayday: "Saveur sa peau," collaboration chorégraphique entre Mélanie Demers et Laila Diallo. Il s'agit ici d'approfondir une ambiance marquée. Ces deux pièces témoignent de mon désir d'enrober l'auditeur et de le transporter dans un espace/temps qui est aussi abstrait que manifeste. Je cherche à créer une musique qui communique par l'imaginaire.