Salle 1

Anthony Burnham

Overlap and rewind

EXPOSITION /
15 JANVIER AU 28 FÉVRIER 2004

La peinture de Burnham pose un regard réaliste (!) sur l’univers de l’artiste. À l’aide d’un empâtement à l’huile et en regard d’une tradition de peinture de chevalet, Burnham revoit le paysage, l’atelier, le dessin, le motif et y introduit un aspect ludique voire absurde.

La peinture d'Anthony Burnham est à la fois le lieu d'expression et de réflexion sur le médium et sur la pratique picturale. Misant sur la notion d'hétérogénéité, Burnham a rassemblé dans la salle 1 de CLARK un ensemble de tableaux récents à travers lesquels il visite différentes thématiques et approches stylistiques.

Telle que conçue et composée, l'exposition de Burnham devient un carrefour de thèmes, de styles et de références. Avec The Smithsonian Melting, 1865, l'artiste reprend un sujet historique, dont l'une des visées consiste à commémorer de grands événements de l'histoire, en utilisant une facture réaliste. Dans un autre tableau au titre long comme un fleuve (In 1966, a handful of lady racers participated in desert racing, but it was not until 1968 that a large number of lady racers showed up at one event that indicated "the times-they were a changing") où il exploite les effets d'empâtement de la matière, c'est un événement lié à l'émancipation de la femme « moderne » qui retient son attention.

L'abstraction Odyssey et les petites pièces tirées de la série Collection indéfine de palette renvoient quant à elles à des préoccupations centrales de la non-figuration comme le traitement de l'espace et la transparence.

Considérées séparément, les tableaux de Burnham présentent des vocabulaires stylistiques bien campés. Mais pris dans son ensemble, le corpus d'œuvres défie en quelque sorte notre désir de cohésion en regard de la production d'un artiste. En faisant cohabiter figuration et abstraction, expressionnisme et réalisme, gestualité et aplats chromatiques, Burnham promeut une esthétique de la mixité qui vient perturber la logique implicite du cloisonnement des styles. Il nous confronte aux bonds capricieux de son imagination sans nous donner de clé de résolution. Bien qu'avec un peu de distance, on discerne dans cette hétérogénéité de sens, de contenu, de style et cette perméabilité à l'égard du passé, un espace de résistance face à la constante et tyrannique recherche de nouveauté et de rationalité qui caractérisent le temps présent.

NdeB.

Anthony Burnham a terminé en 1997 un baccalauréat en arts visuels l'Université Concordia. En 2003, il a participé à la 2e Manifestation d'art de Québec (commissaire : B. Lamarche) et son travail a été présenté en 2002 à Quartier éphémère (Fonderie Darling, Montréal). Depuis 1995, Burnham travaille également en duo avec Suzanne Déry. Leur collectif The Flatorsest connu pour la création de structures gonflées installées des contextes urbains.

L'artiste tient à remercier François LeTourneux, dont les travaux sur l'hétérogénéité stylistique ont contribué à de fructueux échanges. François LeTourneux a terminé en 2003 une maîtrise en études des arts à l'UQÀM et poursuit actuellement ses recherches dans le cadre du doctorat interuniversitaire en histoire de l'art. Il prononcera une communication sur l'hétérogénéité stylistique vendredi 13 février à 10h00, à la Salle des Boiseries de l'UQÀM.