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S:ON

EXPOSITION /
1 AU 31 MARS 2006

1. HILDEGARD WESTERKAMP Cricket Voice (1987) 5 min 30s (extrait)
2. PIERRE-ANDRÉ ARCAND Le cercle des tambours (1999) 4 min 59s
3. JEAN-PIERRE GAUTHIER Commodité et commotion (2001) 3 min 40s
4. MICHAEL SNOW Tapotement (1969-1972) 3 min 4s (extrait)
5. MARTIN TÉTRAULT Citations, de Citations, surfaces, objets (2002) 5 min 45s (extrait)
6. ROBERT RACINE Signatures sonores (1994) 8 min 32s
7. BILL MULLAN Omega sunsets (1999) 3 min 32s
8. HUGH LE CAINE Music for Expo (1967) 2 min 14s
9. KEN GREGORY Under the influence of ether (1995) 6 min 56s (extrait)
10. GEORGES AZZARIA Monopole pièce #13 (2000) 59 seconds
11. DIANE LANDRY les sédentaires clandestins (2001) 4 min 1s (extrait)
12. RITA MCKEOUGH Wave over wave (2001) 4 min 6s (extrait)
13. JEAN ROUTIER Bris (1993) 1 min 4s
14. DANIEL OLSON Soundtrack (1996) 5 min 9s (extrait)
15. HUGH LE CAINE Mouth cavity oscillator with MKI Touch sensitive organ (1995) 1 min 40s
16. EMMANUEL MADAN Soundwalk through "incredibly soft sounds" (1998) 10 min 52s
17. DANIEL OLSON Soundtrack (1996) 5 min 9s (extrait)

Ce CD accompagne la publication de LE SON DANS L'ART CONTEMPORAIN CANADIEN (Sound in Contemporary Canadian Art) dirigée par Nicole Gingras, éditions Artexte. Vous pouvez le commander en ligne à cette adresse: http://www.artexts.ca/son.htm

Complémentaire à la publication "Le son dans l'art contemporain canadien," le CD S:ON propose différentes expérience liées à l'écoute et à la rencontre entre images et sons. Sont réunis ici des documents sonores de diverses sources: captations de performances ou improvisations devant public, documentation d'expositions personnelles ou de groupe, oeuvres développées en studio ou produites à partir d'objets instruments concus par l'artiste, son d'installations et explorations sonores. Ce parcours non chronologique s'élabore à partir d'oeuvres d'artistes québécois et canadiens, réalisées depuis 1955. Bien que la publication se penche sur le développement de pratiques orientées vers le sonore depuis le mileu des années 1980, il apparaissait important, dans le contexte du présent CD, de rappeler l'apport crucial et l'influence notoire du compositeur et inventeur Hugh Le Caine dans le développement des musiques électroacoustiques et des écritures sonores ainsi que la contribution de Michael Snow, artiste des arts visuels, cinéaste, penseur et musicien. Tous deux on défini un espace d'exploration et de recherche, balisé par une curiosité, une grande inventivité non exempte d'humour, mais surtout une étonnante liberté face au médium exploré. S'ajoutent des musiciens chevronnés: Martin Tétreault, Hildegard Westerkamp, Ken Gregory, Pierre-André Arcand; un musicien et commissaire: Emmanuel Madan; des artistes associés aux arts visuels et sensibles au sonore: Diane Landry, Rober Racine, Rita McKeough, Daniel Olson, Jean Routhier, Bill Mullan; des concepteurs, utilisateurs et manipulateurs d'objets sonores: Jean-Pierre Gauthier, Georges Azzaria.

Si les différents collaborateurs à la publication font la preuve qu'il est possible de mettre des mots sur des sons, des musiques et meme sur le silence, les artistes du CD nous exposent à des espaces sonores tout aussi singuliers et fertiles sur le plan de la réflexion. Ils offrent à l'auditeur des matières et des textures, des sonorités mélodiques, abrasives, descriptives et abstraites. Les principes d'écriture et de composition, les modes d'agencement et d'association des sons privilégiés par les artistes varient étonnamment tout autant que les sources et les outils utilisés. Les stratégies déployées sont, entre autres, la marche sonore et la cueillette de sons qui lui est propre, la répétition et ses boucles, l'emploi de la citation reposant sur des principes d'évocation, de détournement, d'ironie ou de reprise, l'exploration de sonorités organiques, animales et abstraites, la création de textures nées de frictions et de frottements sonores ou de brisures d'une continuité. LLes sources consistent en des prises de son effectuées dans la nature, dans la vie urbaine ou au quotidien - matériau ultérierement transformé - et en des compositions assistées par ordinateur. Les outils et instruments que les artistes privilégient sont les tables tournantes, les micros, les enceintes, la main, la voix, le souffle, le crayon, la bande magnétique, des objets sonores, des instruments trafiqués et d'étranges boites à musique.

Le son est là, toujours présent. Par sa capacité d'intrusion, il s'insinue partout: il sait charmer, hypnotiser, envelopper. Il exerce son magnétisme sur l'auditeur et fait ainsi naitre des images. Certaines sont d'ordre affectif: liées à un souvenir, à une émotion ou à une évocation. D'autres sont reliées à des conditions physiques: les propriétés acoustiques d'un lieu ou d'un espace de diffusion, une disposition particulière de l'auditeur à l'écoute. L'espace et la durée sont les deux grands axes de ce CD et s'appuient sur une propriété fondamentale du son: sa mobilité. Écouter se fait dans le temps.

Nicole Gingras

HILDEGARD WESTERKAMP - Cricket Voice
"Cricket Voice" s'appuie sur les sons d'un grillon, enregistrés au Mexique, dans le désert appelé "Zone de silence". L'artiste a transformé ces sons pour en produire une mélodie faite de plusieurs strates sonores. On retrouve ici divers éléments caractéristiques de la pratique de Hildegard Westerkamp: son attention aux sons ambiants et aux sons de la nature, la prise de son effectuée lors de marches exploratoires, la transformation et, surtout, le déplacements d'une source ou matière brute vers une matière sonore et musicale.

PIERRE-ANDRÉ ARCAND - Le cercle des tambours
"Le cercle des tambours" est née d'une improvisation en studio ou Pierre-André Arcand s'est entouré de ses outils de création de prédilection: le livre sonore, la "macchina ricordi" et des micros utilisés comme instruments de musique. La scansion répétée et frénétique de memes sons donne à l'oeuvre une note à la fois humoristique et infernale. Pierre-André Arcand réussit non seulement à faire naitre des images, à suggérer un récit, mais à dessiner un espace sonore inédit.

JEAN-PIERRE GAUTHIER - Commodité et commotion
"Commodité et commotion" a le statut d'un "objet éphémère", comme aime à préciser son auteur. En effet, l'installation a été créée pour le "Angelica Festival Internazionale di Musica," à Bologne en Italie en mai 2001, à partir de différents matériaux trouvés sur place. On y reconnait les sonorités de frottements et frictions caractéristiques de plusieurs installations et performances sonores de Jean-Pierre Gauthier.

MICHAEL SNOW - Tapotement
Michael Snow cerne ici divers aspects du son et de sa diffusion dans un espace. L'artiste nous dit que le son circule dans l'espace et l'emplit, qu'une source sonore est sans contour définitif et que, pour qu'il y ait diffusion, il faut une enceinte reliée à un fil - ce dernier dessinant une ligne sur le sol qui est loin d'etre anodine. L'installation réunit une photographie noir et blanc encadrée, un texte dactylographié encadré, un magnétophone, une enceinte et un ruban magnétique. Le son diffusé est produit part le tapotement répété et régulier d'un micro tenu par Michael Snow sur un magnétophone.

MARTIN TÉTREAULT - Citations, de Citations, surfaces, objets
Est reproduite ici la première partie d'une improvisation en trois temps, créée lors d'une soirée "Volt-AA" à Montrél, le 16 janvier 2002. Cette pièce repose sur un principe d'interruption, de discontinuité et de rupture de sons, bruits et musiques travaillés par couches. Certains sons ont été littéralement et volontairement laissés en suspens. Martin Tétrault s'applique à un brouillage des atmosphères et évocations qui pourraient surgir des différents mélodies qu'il assemble durant cette improvisation. L'oeuvre questionne également l'effacement, une problématique chère à l'artiste dans ses performances et objets présentés en installation.

ROBER RACINE - Signatures sonores
"Signatures sonores" repose sur une collection de signatures: plusieurs personnes sont invitées à signer leur nom pendant quelques minutes, chacune ayant le choix du crayon et du papier. Rober Racine rend ainsi hommage à une matière négligée, presque anodine: les sons de mots écrits. D'une manière poétique et physique, il célèbre également l'écriture.

BILL MULLAN - Omega Sunsets
Extrait d'une compliation sur CD, produite par le Western Front, reposant sur un principe de collaboration entre artistes intéressés et sensibles au son, provenant de diverses disciplines artistiques (vidéo, radio, installation sonore, musique, performance et écriture). Le projet nait de plusieurs sessions d'improvisation en direct ou les artistes utilisent les sons d'instruments traditionnels et de gabrication artisanale, la voix, le souffle et la bande magnétique. Bill Mullan sélectionne quelques instants de ces improvisations et les retravaille pour leur donner une forme définitive: étrange collage sonore. Voilà "une musique née du bruit", au dire de l'artiste. Collaborateur invité: Paul Clarke.

HUGH LE CAINE - Music for Expo
"'Music for Expo' a été réalisée avec le générateur de structure sonore sérielle, un instrument en démonstration à l'Exposition universelle de Montréal de 1967. Cet instrument fut concu pour faciliter la sérialisation de plusieurs paramètres sonores, permettant ainsi la répétition, l'expansion, la contraction et la modification du ton et du timbre." (Extrait de la pochette du CD, texte de Gayle Young.) À la fois hors du temps, mais aussi associée à une époque stimulée par l'exploration, cette oeuvre révèle les spécifictés d'un outil de génération et do composition sonore analogique.

KEN GREGORY - under the influence of ether
Le matériau sonore de cette pièce provient d'une installation reposant sur un dispositif de transmission radio controlée par ordinateur; la diffusion s'opère vingt-quatre heures par jour, sept jours par semaine durant la tenue de l'exposition. L'installation fut présentée à "Send and Receive: A Festival of Sound (002), à Winnipeg en 1999. La source initiale de "under the influence of ether" a été enregistrée le 20 novembre 1999 à Video Pool Inc., à Winnipeg. La pièce révèle intéret de Ken Gregory pour les oeuvres ouvertes et certains principes évolutifs des sons.

GEORGES AZZARIA - Monopole pièce numero 13
Georges Azzaria conçoit des objets sonores, des machines et des instruments produisant sons, bruits, grincements et mélodies, depuis le début des années 1990, développant ainsi un registre de sonorités et de percussions humoristiques, de frictions et de frottements qui lui est propre. Il n'est pas le seul à jouer de ces instruments aux formes anthropomorphiques, car il invite régulièrement d'autres musiciens et artistes à faire résonner ces différents objets, sculptures ou créatures sonores. "Monopole pièce numero 13" est une pièce pour le moins elliptique; sa durée confère aux sons entendus une qualité de présence conrète.

DIANE LANDRY - Les Sédentaires clandestins
Extrait du CD accompagnant la publication produite pour l'exposition de Diane Landry, "Les Sédentaires clandestins," tenue à Québec en 2001. L'artiste, reconnue pour son utilisation d'objets quotidiens, de tables tournantes et autres mécanismes de sa fabrication, rassemble pour son installation et sculpture sonore, "Les Sédentaires clandestins," vingt-quatre tables tournantes trafiquées et accolées les unes aux autres de manière à former un plan horizontal. Des objets déposés sur les tables tournantes effectuent des révolutions sans fin et créent des tableaux sonores animés. Les sons que nous entendons documentent le tournoiement absurde de ces objets et divers crquements et frottements.

RITA MCKEOUGH - Wave over Wave
Documentation d'une installation présentée dans le cadre du "Earful Audio Festival" à Halifax en 2001. L'espace est envahi par le son de vingt-quatre baguettes de bois frappant le sol de mouvements réguliers par l'action d'un mécanisme électrique. À ces sons, se superposent trois bandes sonores (voix de femmes, sons de la mer) qui génèrent un continuum sonore. Les fils reliant les baguettes au mécanisme dessinent au sol d'étranges méandres. L'oeuvre peut s'interpréter comme un environnement sonore, une sculpture cinétique ou un concert d'objets de bois animés.

JEAN ROUTHIER - Bris
Tirée d'une première compilation d'oeuvres de Jean Routhier, réalisées entre 1990 et 2001, "Bris" révèle de manière laconique la puissance du fragment, de la fracture et du discontinu. Malgré sa brièveté, la pièce rassemble divers matériaux sonores riches par leur présence texturée. L'ensemble de l'oeuvre de Jean Routhier est teintée d'ironie et d'une certaine désinvolture face à l'écriture et à la composition musicale.

DANIEL OLSON - Soundtrack
Par la répétition infinie de la fin d'un disque vinyle laissé sur le stylet, Daniel Olson pose la question du temps qui passe et de celui de l'après-écoute. Empreinte de nostalgie et née d'un son qu'on pourrait qualifier de bruit de fond, la pièce est délibérément lassante. Et c'est ainsi que nait une réflexion sur le temps.

HUGH LE CAINE - Mouth Cavity Oscillator with MKI Touch Sensitive Organ
"Hugh Le Caine considérait ses pièces comme des démonstrations laissant aux compositeurs professionels le soin de 'composer'." (Texte de Gayle Young, feuillet accompagnant le CD.) Avec cette piéce teintée d'humour, Le Caine utilise la voix comme instrument et trace la voie à une série d'expérimentations ultérieures par divers artistes, performeurs et musiciens.

EMMANUEL MADAN - Soundwalk through "Incredibly Soft Sounds"
Document sonore témoin de l'exposition "Incredibly Soft Sounds"; Emmanuel Madan, commissaire de l'exposition, effectue la prise de son. L'exposition se déroule du 8 janvieur au 2 février 1998, à la Galerie 101, à Ottawa, et réunit les oeuvres sonores de Christof Migone, Terence Dick, Eric La Cassa, Terry Piercey, Sandra Szasz, Carl Stewart, Brandon Labelle, Michael Campbell et Claude Schryer ainsi que les oeuvres visuelles de Noreen Battaglia, Ian Cauthery et Jeannine Schryer.