Jim Holyoak, The Thicket, 2016

Jim Holyoak, The Thicket, 2016

Salle 1

Jim Holyoak

The thicket

EXPOSITION /
27 OCTOBRE AU 3 DÉCEMBRE 2016

VERNISSAGE /
JEUDI 27 OCTOBRE, 20H 

PRÉSENTATION D'ARTISTE /
SAMEDI 3 DÉCEMBRE, 15H

Avec la collaboration sonore de Nick Kuepfer

"O you shaggy-headed banyan tree standing on the bank of the pond, have you forgotten the little child, like the birds that have nested in your branches and left you?"
— from 'The Banyan Tree' by Rabindranath Tagore, 19131
 

"The ecological thought… is a vast, sprawling mesh of interconnection without a definite center or edge.  It is radical intimacy, coexistence with other beings, sentient and otherwise.”
- from 'The Ecological Thought' by Timothy Morton, 20102

C’est à la suite d’une résidence à Mumbai (Inde) que l’artiste Jim Holyoak a conçu The Thicket, dont le titre réfère à des touffes de végétation ou d’arbres serrés les uns contre les autres. Plus spécifiquement, l’artiste puise son inspiration des figuiers banians, ces derniers souvent utilisés comme sujet de dessin d’observation lors de son séjour en Inde. Cet arbre atteint parfois une taille énorme et se déploie de manière si complexe qu’il donne l’impression d’être une forêt à lui seul. Le figuier banian a pour particularité de créer sa propre architecture à travers un tronc dont les racines aériennes s’entremêlent les unes aux autres, créant alors un vaste réseau de lignes qui partent du ciel vers le sol.

Ainsi, The Thicket reprend le réseau rhizomatique du banian, dont les vignes, racines et branches entrelacées, ainsi que leurs articulations, rappellent des jointures corporelles comme des genoux, des coudes et des doigts de bois. L’artiste crée ici un espace sylvestre marécageux et fantasmagorique qui semble s’étirer, se dissoudre, grandir et couler simultanément. À CLARK, cette représentation abstraite et graphique des banians prend la forme d’un imposant dessin de 30,48 mètres (100 pieds)3, soit la totalité du périmètre disponible dans la salle d’exposition. Cette occupation maximale de la salle permet de créer un environnement immersif où il est impossible de trouver le début ou la fin du dessin, où aucun point de vue n’est optimal ou suggéré, où l’œuvre ne peut être saisie d’un seul coup d’œil. Le regard du spectateur doit plutôt naviguer à travers le labyrinthe de lignes, qu’il soit physiquement éloigné du mur ou rapproché, passant ainsi du topographique au microscopique.

The Thicket demande un temps de pause, un moment au ralenti, pour vivre pleinement cette immersion. Ceci est appuyé par un éclairage minimal, ainsi que par un environnement sonore composé par Nick Kuepfer, celui-ci menant dans son propre travail une recherche sur l’écologie acoustique. Son œuvre sonore ambiante suggère une profondeur spatiale, modifiant et accumulant des enregistrements effectués sur le terrain de criquets, de gouttes d’eau et de bruissements de feuilles. Avec cette trame sonore, l’artiste accentue l’effet enveloppant et contemplatif de l’installation.

À travers cette installation, Jim Holyoak tente de démanteler le paradigme entre nature et culture, en adressant l’écologie générale de la forêt, qu’elle soit mythique, scientifique et tout ce que l’on trouve entre les deux.

- Manon Tourigny (en collaboration avec Jim Holyoak)
 

[1] Extrait d'un poème indien dans lequel l'auteur demande aux figuiers banians qui poussent sur la rive d'un étang s'ils ont oublié le petit enfant, tout comme les oiseaux qui se perchaient dans leurs branches et qui les ont aujourd'hui quitté. Traduit par nous.

[2] Traduction non-trouvée pour ce passage. 

[3] Et d'environ 4 mètres (13 pieds) de haut. 

 

Jim Holyoak est né dans le Michigan, puis a grandi sur le littoral de la Colombie-Britannique avant de s’établir à Montréal. Sa pratique se compose d’installations de dessins et de livres d’art, explorant les ponts et les frontières entre perception et imagination, humains et autres animaux, temps anciens et temps présent. Holyoak a obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Université de Victoria, une maîtrise en beaux-arts de l’Université Concordia et a étudié comme apprenti auprès du maître de la peinture à l’encre Shen Xiang Ling, à Yangshuo, en Chine. Il a participé à de nombreuses résidences d’artistes à travers le monde. Son travail a été largement exposé à travers l’Amérique du Nord et en Europe, notamment à la Triennale québécoise 2011 du Musée d’art contemporain de Montréal, à l’exposition Yes, Naturally du GEM — Musée d’art contemporain de La Haye, en 2013, et à la galerie Tegnerforbundet, l’Association d’artistes dessinateurs d’Oslo, en 2014. 

L'artiste aimerait remercier le Conseil des arts du Canada pour la subvention de projet qui a rendu cette exposition possible. Il aimerait aussi remercier le Conseil des arts et des lettres du Québec pour sa résidence à Mumbai (Inde) où ce projet a originalement été conçu.