Santiago Tamayo Soler
Veneno en la Sangre
17.01–01.03.2025
Salle 2
17.01–01.03.2025
Salle 2
Vernissage
Vendredi 17 janvier, 18h
Artiste
Santiago Tamayo Soler
Veneno en la Sangre évoque une malédiction héritée, un destin fatal et inévitable. Avec cette exposition, Santiago Tamayo Soler s’inspire d’un phénomène ancré dans l’imaginaire Latino-Américain — la telenovela —, afin d’explorer les relations modelées par la colonialité, l’extractivisme et le patriarcat dans une perspective queer spéculative. Prenant part à une pratique plus expansive de world-building, les récits provenant des marges trouvent ici leur place dans la science-fiction, contestant les cycles d’oppression et de dépossession tout en imaginant des futurs alternatifs.
En tant qu’héritage structurant, la telenovela a conditionné les dynamiques émotionnelles, familiales et genrées de plusieurs générations. Dans le travail de Tamayo Soler, ces archétypes traditionnels sont subvertis par des éléments homoérotiques et romantiques qui soumettent la masculinité, le soin et le désir à des tensions nouvelles. Le paysage souvent idéalisé de l’Amérique latine y est ré-imaginé comme un environnement aride et toxique. À travers un prisme post-apocalyptique, l’œuvre révèle les économies extractivistes, au sein desquelles la subsistance et la mort sont deux faces d’une même médaille. Tamayo Soler nous confronte ainsi à cette question : la survie est-elle possible sous de telles conditions?
Comme les personnages Ángel et Isaac, perdus dans un monde qu’ils ont jadis connu, l’installation multimédia nous plonge dans un univers fragmenté de telenovela, brouillant la frontière entre la fiction et la réalité. Le corpus offre une réflexion sur l’économie de ce genre télévisuel — alimentée par la nostalgie, le fandom et la marchandisation du désir par le placement de produit — tout en faisant écho à l’héritage colonial qui s’est incrusté dans le langage, la religion et le territoire. Des éléments fantasmagoriques, tirés du folklore et de la littérature d’Amérique latine, teintent ce monde dystopique où une atmosphère trouble, des rêves et des visions conjurent la sensation obsédante de la perte, incarnée par l’allusion à « el resto ».
Malgré son caractère spéculatif, Veneno en la Sangre reste fidèle à l’essence de la telenovela par le biais de rebondissements inattendus, une narration ingénieuse et des récits complexes et épiques. Tamayo Soler se réapproprie le genre, le transformant en un outil de réflexion critique et d’imagination.
— Marcela Borquez Schwarzbeck
Veneno en la Sangre evoca una maldición heredada, un destino fatal inevitable. A través de esta exposición, Santiago Tamayo Soler recurre a la telenovela, un fenómeno profundamente arraigado en el imaginario latinoamericano, para explorar relaciones moldeadas por la colonialidad, el extractivismo y el patriarcado desde una perspectiva queer y especulativa. Parte de una práctica más amplia de world-building, este proyecto sitúa narrativas marginales en la ciencia ficción, desafiando ciclos de opresión y pérdida mientras imagina futuros alternativos.
La telenovela, como estructura heredada, ha condicionado las dinámicas emocionales, familiares y de género por generaciones. En la obra de Tamayo Soler, sus arquetipos tradicionales son subvertidos: elementos románticos y homoeróticos introducen nuevas tensiones a las nociones de masculinidad, cuidado y deseo. El paisaje latinoamericano, frecuentemente idealizado, se reimagina como un entorno árido y tóxico. A través de una perspectiva postapocalíptica, la obra expone economías extractivistas, donde subsistencia y muerte son dos caras de la misma moneda, planteando la pregunta: ¿es posible sobrevivir bajo estas condiciones?
Como los personajes Ángel e Isaac, perdidos en un mundo que alguna vez conocieron, la instalación multimedia nos sumerge en el universo fragmentado de una telenovela, difuminando la línea entre ficción y realidad. La obra reflexiona sobre la economía de este género—impulsada por la nostalgia, el fanatismo y la mercantilización del deseo mediante product placement—mientras resuena con legados coloniales arraigados en el lenguaje, la religión y el paisaje. Elementos fantasmagóricos, inspirados en cuentos populares y la literatura latinoamericana, impregnan este mundo distópico, donde una atmósfera brumosa, sueños y visiones evocan un inquietante sentido de pérdida, encarnado en la alusión a “el resto”.
A pesar de su carácter especulativo, Veneno en la Sangre permanece fiel a la esencia de la telenovela: giros inesperados, uso creativo de los recursos narrativos y tramas complejas y épicas. Tamayo Soler reclama el género, transformándolo en una herramienta de reflexión e imaginación crítica.
— Marcela Borquez Schwarzbeck