Jessie Myfanwy + Francis (fdg.)
Wasteland
31.10–07.12.2024

Vernissage
Jeudi 31 octobre, 18h

Discussion
Jeudi 5 décembre, 18h

Artiste
Jessie Myfanwy + Francis (fdg.)

Wasteland est un récit imaginaire d’infrastructures industrielles délabrées qui coexistent avec le développement urbain de Montréal. Créée à partir d’enregistrements recueillis au Champ des possibles entre août et octobre, cette installation est une écologie sonore explorant les mondes qui sont jetés aux oubliettes dans le cycle du renouvellement urbain. Cette pièce est la dernière version d’une série site-specific qui interroge les corrélations entre la mémoire, les ruines et la gentrification.

Adjacent au bâtiment du Pôle de Gaspé qui abrite le Centre CLARK, le Champ des possibles se décrit comme un projet de restauration : la réinvention d’un site industriel abandonné. Cet espace est d’abord et avant tout un territoire non cédé de la nation Kanien’kehá:ka. Il a suivi le cycle archétypal du colonialisme et de l’embourgeoisement, se transformant en un quartier ouvrier du 19e au 20e siècle, puis en un pôle artistique et culturel autour du millénaire. Aujourd’hui, le quartier a évolué pour répondre aux idéaux technocratiques de l’industrie moderne, confinant le Champ parmi les cafés, les condos et les salles d’escalade.

En utilisant des sons essentiellement captés sur le site — le bruit d’un carillon fait de morceaux de clôture en chaîne, le chant des cigales ou les grincements de pièces de métal rouillé déterrées — Wasteland juxtapose les excès de l’industrialisation avec le potentiel créatif. Par mimétisme et post-production, le paysage sonore brouille les frontières entre le naturel et l’artificiel, la création et la commercialisation, pour refléter l’intégration du Champ des possibles à travers les conglomérats technologiques et les centres artistiques. 

Nous espérons rendre visibles les vies passées et les pertes culturelles perpétuées par les récits de développement, ainsi que les dynamiques sociorelationnelles complexes qui circulent dans l’espace. Nous reconnaissons notre position nuancée en tant qu’artistes précaires face aux impacts de la gentrification tout en étant simultanément ses auteur·ices. En créant un panorama sonore à la fois apaisant et déstabilisant, nous visons à englober la joie et la violence de la terre, troublant la beauté recherchée par la restauration.

 

Merci au Feminist Media Studio et au Access in the Making (AIM) Lab pour la location d’équipement, ainsi qu’à Jesse Osborne-Lanthier pour l’ingénierie audio et la production.