Ligne, trajectoire, plan, programme, système, cartographie, point, voilà certaines des matières qui ont permis, cette fois-ci, d’articuler entre eux les dessins qui composent le numéro 5 de la revue HB.
Le dessin est une construction qui utilise la planéité pour approfondir un autre espace, un schéma qui a son propre objectif, celui d’exister à l’extérieur de son reflet, qu’il soit réel, inventé ou fantasmé. À l’intérieur de ce périmètre, il devient un projet, une machine dont le déploiement prend assise dans sa figuration.
Il est un plan, la carte d’un territoire, sa réalité plus que sa représentation, sa couche interne, sa doublure, la contrepeau du visible, un invisible en mouvement qu’il arrive à illustrer bien au-delà du territoire qu’il dessine.
Il est un programme, un déroulement prévu ou anticipé, étalé comme une succession d’actions qui ont des provenances, des causes, des répercussions et résonances, qui fabriquent un paysage mental, politique, synthétique ou dramatique.
Il architecture une communauté du Nord, ce qui reste de la guerre ou des bungalows, la gentrification des zombies, les machines du tout et de rien, l’usine des intentions mercantiles ou la fragilité des frontières entre la construction et l’effondrement.
Dans tous les cas, ici, le dessin écrit la mise en perspective d’un réel ceinturé par la marge, en couche ou en surface. Il propose un pas de coté qui tente de saisir la dimension latérale des objets, des événements, des illusions ou des structures qui arpentent les systèmes de nos gouvernes intérieures et collectives.