Aman Sandhu
Andrew Black
The Magic Roundabout and The Naked Man
08.09–08.10.2022
Salle 1
08.09–08.10.2022
Salle 1
Vernissage
Jeudi 8 septembre, 17h
Artistes
Aman Sandhu
Andrew Black
Cette exposition comprend deux œuvres vidéo d’Aman Sandhu et d’Andrew Black. Chacune met en scène un périple autour d’un lieu spécifique en Angleterre et explore la narration, l’échange intergénérationnel et les relations de pouvoir coloniales en sol natal. Les deux films ont été réalisés à distance, mais en collaboration avec des résidents locaux.
The Magic Roundabout d’Aman Sandhu a pour arrière-scène un carrefour routier notoire de Swindon, une ville du sud-ouest, ce qui donne lieu à une série d’histoires portant sur les formes de travail alternatives au sein d’une famille punjabi locale. Tourné entièrement depuis une voiture qui roule en permanence dans un rond-point, le film crée un effet de suspension et de désorientation, en plus de générer une tension entre les « marges » et les « éléments centraux » des pratiques de résistance. Le récit gravite principalement autour d’une critique des cadres coloniaux normatifs des migrants sud-asiatiques, et remet en question la définition du « bon immigrant ».
Aman présente également une série d’œuvres sur papier. Parmi celles-ci, on observe des études illustrant des agriculteurs qui installent des pompes à eau submersibles sur des sites de protestation lors des manifestations des agriculteurs indiens ayant pris place aux alentours de Delhi en 2020-2021. Les dessins du chanteur punjabi Sidhu Moose Wala, récemment abattu en Inde, et du poète punjabi Pash (Avtar Singh Sandhu), tué par des extrémistes sikhs en 1988, sont fréquemment mis en relation dans la pratique d’Aman. Sa compréhension évolutive de ces deux figures pose un regard sur les histoires oppressantes de masculinité et de protestation, à la fois au Pendjab et à travers sa diaspora au sens large.
Dans The Naked Man in April, le père d’Andrew, Peter, enregistre une promenade dans la campagne avoisinante de RAF Menwith Hill, une station de surveillance américaine, à la recherche d’une sculpture préhistorique. Il cite ses observations sur la topographie, les terres publiques et privées et l’activité rurale printanière. Les images corrompues enregistrées dans son téléphone intelligent sont entrecoupées de photographies d’archives illustrant la démolition de bâtiments industriels, disparus en vue de la série de réservoirs qui submergent désormais une grande partie de la vallée. Elles sont également ponctuées de poésie amateur, écrite par un tailleur de pierre local dans les années 1890, reflétant de manière équivoque le statu quo tandis que l’Empire britannique amorçait son déclin.
Le film d’Andrew est accompagné de gravures sur pierre réalisées à Snowden Carr, un site ancien qui a pour homonyme le nom du plus grand lanceur d’alerte de Menwith Hill. Une sculpture ressemble étrangement à la constellation de radômes de la station. Une autre, réalisée dans un cimetière voisin, commémore un père et son fils qui sont tous deux décédés un jour bissextil, à quelques années d’écart. En outre, Andrew présente deux peintures de paysages ainsi que des badges d’un mouvement féministe radical pour la paix, initié à Greenham Common, après quoi un groupe de femmes locales a formé un camp de protestation à Menwith Hill dans les années 1980-1990.
— Aman Sandhu et Andrew Black (traduction par Marie-France Thibault)