PAUL DESBOROUGH | WRIST ACTION : MARKING TIME IN STRETCH MARKS, PAINT AND PLUNDER

PAUL DESBOROUGH | WRIST ACTION : MARKING TIME IN STRETCH MARKS, PAINT AND PLUNDER

Salle 1

Paul Desborough

WRIST ACTION : MARKING TIME IN STRETCH MARKS, PAINT AND PLUNDER

EXPOSITION /
12 JANVIER AU 25 FÉVRIER, 2006

Échappant au sempiternel débat sur la peinture, Desbourough trace la voie d'une pratique aussi rigoureuse qu'innovatrice. En réponse aux théories modernistes qui insistent sur la pureté du médium et qui, ce faisant, réduisent les possibilités de l'image, cet artiste cherche au contraire à les développer.

La technique au cœur de cette quête consiste à peindre sur du plastique des images provenant de sacs à provisions (par exemple, la reproduction d'un Rubens sur un sac de boutique de musée) et ensuite, à prélever de leur support les fines couches de peinture. Renouvelant habilement le mode de présentation traditionnel, ces surfaces libérées sont tantôt déposées sur une table ou une chaise - parodiant ainsi leur fonction décorative -, tantôt suspendues au mur sans toile ni châssis. Les images blasonnées sur ces peaux forment des plis et des distorsions qui portent à la conscience leur « contenu » doublement médiatisé (voire plus).

Ces peintures « informes » suggèrent, d'un côté, une certaine mollesse bouleversant la perception répandue de la peinture comme un art phallocrate. D'un autre côté, elles semblent agréables au toucher - comme de la lingerie ou des couvertures, surtout lorsqu'elles sont étalées sur un meuble -, mais peut importe sous quel angle on les appréhende, c'est la peinture en tant que matière, irréductible et autonome, qui retient l'attention; c'est son grain, ses couleurs, ses textures et ses représentations répétées de paysages, de natures mortes et de portraits. Le mode de présentation inusité de ces œuvres - détournées de leur contexte habituel et normatif - révèle, paradoxalement, à la fois la matérialité et l'immatérialité de la peinture, et ses conditions particulières de représentation. Ce qui constitue une avancée importante.

A cet égard, l'univers pictural de Desborough est unique. Il confère à sa peinture, par cette opération de pelage et le retrait de ses ancrages - littéral et figuré -, un sens de l'étendue, de la mobilité et de l'aléatoire. Il en fait aussi, en l'épluchant, une peinture plus à vif et plus vivante.

Texte Peter Dubé
Traduction Nathalie DeBlois

L'artiste écossais Paul Desborough pratique une peinture audacieuse et innovatrice. En fait, la matière peinte est à la fois l'œuvre et le support de l'œuvre. Sur le plan formel, la peinture est donc le plus souvent exécutée sur la surface mince d'un sac de plastique duquel elle sera ensuite retirée par une technique que l'on pourrait qualifier de “desquamation”. Quant au sujet de sa peinture, elle explore les genres historiques de la nature morte, du portrait ou du paysage.

Paul Desborough a complété un MFA à la Glasgow School of Art. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions individuelles et collectives, notamment à Metro Gallery (Williamsburg, NY) et à Neon Gallery (Londres, GB).

L'artiste à bénéficié du programme de résidence du Centre CLARK.