Julie Lequin - La foire

Julie Lequin - La foire

Salle 2

Julie Lequin

LA FOIRE

EXPOSITION, 8 MAI AU 14 JUIN 2014

Combinant dessins à l’aquarelle, objets et vidéos dans un dispositif qui ressemble à un bric-à-brac, la pratique de Julie Lequin flirte avec le mouvement D.I.Y. (do-it-yourself), proche de l’artisanat. Elle fabrique tous ses décors, accessoires et costumes avec des matériaux simples : feutrine, papier mâché, tissu, laine, etc. L’artiste convie le visiteur dans un univers coloré qui illustre sa vie.

Avec La foire, elle mène une sorte d’enquête personnelle sur les possibilités d’emploi qui s’offrent à elle en tant qu’artiste professionnelle, dans un contexte où le milieu traditionnel de l’emploi est plus ou moins adapté aux compétences qu’elle a acquises au cours de ses études universitaires. Par l’usage de l’autobiographie, l’artiste partage une partie de sa vie avec le public. Dans cette exposition, elle s’intéresse à la perception et à la subjectivité qui déterminent ses rapports avec les autres quand il est question de se trouver un emploi, même dans un domaine connexe à sa pratique artistique. C’est ce qu’elle met habilement en scène dans ses vidéos Job Interview 1 et 2. Au fil d’un récit qui oscille entre la réalité et la fiction, elle révèle avec humour les difficultés, idées préconçues et situations aberrantes rencontrées lors d’entrevues. L’artiste y joue tous les rôles et emprunte la voix de ses amies et amis pour recréer des mises en situation qu’elle a grossies pour en démontrer le ridicule. Les objets et décors utilisés dans ses vidéos sont disposés dans la salle d’exposition de sorte que le visiteur se trouve lui aussi partie prenante de l’œuvre et peut se projeter dans cet univers. Par ce foisonnement d’éléments, le visiteur est métaphoriquement convié à déambuler dans le cirque de la recherche d’emploi, tout en accédant à un environnement proche de l’atelier de l’artiste.

Sans tomber dans le narcissisme, le travail de Julie Lequin sert plutôt de catalyseur pour mieux comprendre les mécanismes qui existent dans ce genre de situation. Par la création de dialogues tirés de faits vécus et d’objets qui font référence à son quotidien, elle se met en scène pour parler de sa condition d’artiste sans tomber dans le pathos.
 

Manon Tourigny

Julie Lequin tient à remercier toute l’équipe de la Galerie et de l’Atelier CLARK.