Salle 1

Antonietta Grassi

LE PROJET CICATRICE (PARTIE 1)

EXPOSITION /
15 MAI AU 8 JUIN 1997

À travers cette série, je retrace le processus de transformation de la blessure à la cicatrice et son lien à mon cheminement en peinture. L’œuvre raconte les étapes nécessaires à la construction d’une peau neuve en analogie à la construction de moi. La peau est une surface d’inscription qui porte toute l’histoire du corps. Elle sert à la fois de barrière et d’interface entre l’intérieur du corps et le monde extérieur. S’endurcir la peau, l’avoir dans la peau, être à fleur de peau... Ces envies, ces émotions révèlent nos états d’âme. Gravées dans la peau, elles écrivent le corps.

Comme un journal, ces œuvres témoignent de certains jours dans ma vie que je rapporte à travers l’acte de peindre. Cette œuvre lie la peinture en tant que procédé pur à l’inscription d’une histoire personnelle. Je documente mon processus de travail où la chronologie est cyclique et où le moment de peindre et le moment de cicatrisation sont intimement liés. L’œuvre fait allusion non seulement aux cycles temporels et biologiques, mais aussi aux cycles de la peinture dans l’histoire. La peinture du vingtième siècle, marquée par une perpétuelle remise en question rappelle la notion d’un moi indéfini. Comment peut-on s’inscrire dans son œuvre sans être une entité fixe ? Mon œuvre se poursuit. Elle n’a pas de fin précise. Elle est complète mais inachevée. Je m’inscris dans l’œuvre et j’affirme ma présence telle qu’elle est aujourd’hui...

texte: Antonietta Grassi

 

CLARK reçoit l’appui du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts et lettres du Québec et du Conseil des arts de la CUM.