Dina Kelberman. I’m Google. 2011 – en cours, blog tumblr d’images et vidéo trouvés (détail). Avec l’aimable autorisation de l’artiste © Dina Kelberman

Dina Kelberman. I’m Google. 2011 – en cours, blog tumblr d’images et vidéo trouvés (détail). Avec l’aimable autorisation de l’artiste © Dina Kelberman

Salle 2

Dina Kelberman

Torrent

EXPOSITION /
3 SEPTEMBRE AU 11 OCTOBRE, 2015

**EXCEPTIONNELLEMENT CLARK
SERA AUSSI OUVERT LE DIMANCHE
DE MIDI À 17H PENDANT TOUT
LE MOIS DE LA PHOTO**

VERNISSAGE /
SAMEDI 12 SEPTEMBRE, 20H

PRÉSENTATION D'ARTISTE /
SAMEDI 19 SEPTEMBRE, 15H

Le Mois de la Photo à Montréal présente Torrent de Dina Kelberman, en partenariat avec le Centre CLARK.

Dina Kelberman a inventé un type particulier de réaction en chaîne qui dépasse le domaine de la chimie. I’m Google (débuté en 2011) est constitué d’une chaîne d’images en ligne qui se succèdent en enfilade par affinités morphologiques et sémantiques : chaque image en appelle une autre pour générer un flux progressif, incessant, inépuisable…

Le xixe siècle a assisté à la naissance du besoin compulsif d’amasser des images pour contrôler le monde : les albums des criminalistes Alphonse Bertillon et Cesare Lombroso en sont un exemple. Au xxe siècle, à cette obsession de la compilation s’est ajoutée la volonté de comprendre la culture et l’expérience humaines. Les exemples vont de l’atlas Mnémosyned’Aby Warburg (1924-1929) à l’Atlas Mikromega (1962-2013) de Gerhard Richter, en passant – dans un autre registre – par Le livre des passages (1927-1940) de Walter Benjamin et Le miroir (1975) d’Andreï Tarkovski. Ce fil continu d’images dialectiques – c’est-à-dire, en conversation avec d’autres images – nous conduit à Kelberman et au xxie siècle. Il s’agit ici de montrer plus que de dire : le discours se situe dans l’infinité même des images.

Les spectateurs ont parfois cru, à tort, que I’m Google a été créé simplement grâce à un logiciel automatisé, « un bot informatique “lâché” sur le moteur de recherche d’images de Google puis dirigé vers Tumblr, grâce à de nombreuses heures de recherche, de sélection et de tri de documents. […] L’œuvre de Kelberman exploite une tendance de l’art en ligne » qui, selon Teju Cole, « enjoint le spectateur à admettre qu’il s’agit du produit d’un bot, et non pas celui d’un artiste : une sorte d’inversion du test de Turing1 ».

Parmi l’ensemble d’œuvres rassemblées sous l’étiquette générique Torrent, Le Mois de la Photo à Montréal présente deux autres projets dont le propos est du même ordre, Doors (débuté en 2012) et Go Outside (2015).

 

J.F.
 

1. Teju Cole, « The Atlas of Affect », The New Inquiry, 7 juillet 2014, http://thenewinquiry.com/blogs/dtake/the-atlas-of-affect/ [Notre traduction.]

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Pour la 14édition du Mois de la Photo à Montréal, le commissaire invité catalan Joan Fontcuberta explore le thème La condition post-photographique. L’ère post-photographique se caractérise par la massification des images de même que par leur circulation et leur disponibilité sur Internet. Aux fractures ontologiques que la technologie numérique fait subir à la photographie s’ajoutent des mutations profondes de ses valeurs sociales et fonctionnelles. Déployée dans 16 lieux d’exposition, la biennale présentera 29 artistes canadiens et internationaux qui posent un regard critique sur cette présence massive des images et leur disponibilité absolue dans la culture visuelle. 

 

 

Née en 1979 à Annapolis, Dina Kelberman vit et travaille à Baltimore. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts du Purchase College à New York (2003). Ses expositions individuelles et collectives ont été présentées, entre autres, au Marina Abramović Institute à New York (2015) ; à la Biennale Internationale Design Saint-Étienne (2015) ; à la CUE Art Foundation à New York (2014) ; au Broadcast Posters à Lyon (2014) ; au Night Contact à Londres (2013) ; à la Furthermore Gallery à Washington (2013) ; au New Museum à New York (2013) ; à la Screengrab New Media Arts Award Exhibition en Australie (2012) ; au Maryland Film Festival (2012) ; et au Double Double Land à Toronto (2010). Elle est récipiendaire de la Rhizome Tumblr Internet Art Grant en 2013, et elle a été finaliste pour les Screengrab New Media Art Awards en 2012. Elle a également été artiste en résidence dans le cadre de Electric Objects en 2014. 

La présence de Dina Kelberman est rendue possible grâce au Programme de visite d’artistes étrangers du Conseil des arts du Canada. Dina Kelberman aimerait remercier Alan Resnick et l’équipe du Centre CLARK.