Salle 2

Justin Stephens

Update on hippies

EXPOSITION /
13 JANVIER AU 26 FÉVRIER 2005

Les peintures de ce jeune artiste questionnent la dualité entre le rural et l'urbain. Stephens tente de comprendre les rapports qu'entretiennent ces deux réalités et comment ils s'affectent/s'infectent l'une l’autre. Se réappropriant la peinture de paysage comme un point de départ pour voir le monde, Stephens questionne une tradition picturale et y introduit un ensemble de références contemporaines (numérisation de peintures de paysages classiques, paysages corporatifs etc.).

Update on Hippies de Justin Stephens réunit une série de tableaux réalisés à Montréal et en Australie où séjourne l'artiste depuis l'été 2004. Dans sa peinture, Stephens explore le thème du paysage en tant qu'étude du sublime. Ses tableaux abstraits présentent des espaces indéterminés dans lesquels flottent et s'empêtrent des signes et symboles divers. Stephens propose, avec Update on Hippies, une forme de révision de la peinture moderniste telle qu'envisagée par les peintres expressionnistes abstraits pour qui la quête du sublime, en tant qu'expérience de l'infini et de la totalité, constituait la voie ultime de représentation du drame de l'existence.

Tout en revendiquant le même champ d'investigation, Stephens livre une peinture dépouillée du caractère de gravité spirituelle dont était imprégnée l'œuvre de ses prédécesseurs. En effet, avec Update on Hippies, l'artiste ironise, avec humour et désinvolture, le projet moderniste d'universalité et d'absolu en évacuant de sa recherche tout discours idéologique au profit du déploiement de champs spatiaux sans drame ni élévation, sans aspirations spirituelles ou morales et sans l'ombre d'une quelconque révolution. Suivant les caprices de la main et du geste, les taches et signes variés figurant en avant-plan de plusieurs de ces paysages abstraits - véritables déserts désacralisés - sont délibérément traités comme des rebuts visuels, davantage apparentés à l'abject qu'au sublime tel que l'énonce Stephens. Libérée de toute contrainte, cette peinture qui déborde littéralement la limite du cadre pour se greffer aux murs, se disperser sur le plancher ou envahir un coin de la salle, illustre avec une légèreté qui n'a rien de superficiel l'esprit de désaffectation qui caractérise notre époque.

NdeB

Justin Stephens détient un baccalauréat en arts visuels de l'Université Concordia. Il a participé à des expositions collectives au Québec et en Ontario.

L'artiste remercie le Conseil des Arts du Canada.