STÉPHANIE CHABOT | BASEMENT LANDSCAPE (PAYSAGE EN SOUS SOL)

STÉPHANIE CHABOT | BASEMENT LANDSCAPE (PAYSAGE EN SOUS SOL)

Salle 1

Stéphanie Chabot

BASEMENT LANDSCAPE (PAYSAGE EN SOUS SOL)

EXPOSITION /
9 MARS AU 22 AVRIL, 2006

Dans l'exposition Basement Landscape, Stéphanie Chabot explore ces territoires inquiétants - physiques et psychiques - dont l'ambiguïté vertigineuse est telle qu'elle provoque tout à la fois le rire et l'effroi.

L'exposition conjugue des références à la culture pop et de fins jeux autour de concepts psychanalytiques afin de parodier leur inclination respective pour l'étrangeté. Des mains d'un vert criard et couvertes de fourrure, aux ongles rouges et griffus, font saillie sur les murs et sur le plancher de la galerie, s'agrippent au mobilier, le renversent. Une plante est transpercée par un couteau de boucher. De sinistres masques noirs dominent la scène. Ils évoquent des images de zombie, de créatures morbides, de loups-garous, bref la faune de centaines de films d'horreur de série B. Cette mise en scène tout en tension se déploie devant une murale qui - bien qu'elle rappelle le sous-sol chez mon oncle - tient lieu de milieu « naturel » dans toute cette invocation du « surnaturel ».

L'exposition déclenche son frisson le plus intense dans la friction entre l'esthétique grotesque et l'esthétique banale d'un lieu des plus rassurant : la maison de banlieue. Cette tension vient toucher aux origines premières de la terreur : la relation mêlée de crainte et de respect qu'entretenaient nos aïeux avec le paysage primitif et l'indifférence des forces de la nature. C'est cette même frayeur qui animait les forêts enchantées dans les contes de notre enfance et qui hante aujourd'hui un flot de films d'horreur, de bandes dessinées et d'émissions télévisées.

Dans son travail récent, Chabot nous entraîne dans un mouvement d'allées et venues entre les incarnations les plus anciennes et les plus actuelles de cetAutre en perpétuel renouvellement. Elle nous conduit - nous et notre rire nerveux - dans les tréfonds insondables de notre esprit et de notre culture, là où nous reléguons tout ce que nous nous croyons avoir surmonté.

Texte Peter Dubé
Traduction Nathalie DeBlois

Jeune peintre montréalaise, Stéphanie Chabot s'intéresse dans ce nouveau projet aux symboles et aux mythologies, voire aux utopies, associés à la nature, qu'elle réinvestit à sa manière c'est-à-dire en invitant - voire en forçant - la cohabitation entre des oppositions. Pour CLARK, l'artiste souhaite présenter des tableaux de grands formats ainsi qu'une installation au sol comprenant deux sculptures.

Stéphanie Chabot vit à Montréal. Elle a effectué des études au Département d'arts visuels de l'Université Concordia et elle a présenté son travail dans plusieurs expositions individuelles et collectives, dont récemment au Caravansérail (Rimouski) et à l'Écart…lieu d'art actuel (Rouyn-Noranda).