Salle 1

Simone Jones

CLEAR AND DANGER

EXPOSITION /
11 MAI AU 17 JUIN 2000

Réalisée lors d’une résidence à l’été 1998 au centre Est-Nord-Est de Saint-Jean-Port-Joli, la pièce que nous propose Simone Jones s’intitule « Clear and danger ». Fabriquée à partir de clous provenant de rails de chemin de fer, cette sculpture apposée contre le mur possède également une dimension cinétique. La force d’un moteur installé au plafond permet le mouvement de clous suspendus et allant marteler une feuille de bois contre-plaqué. À la fois sonore et visuel cet objet évoque la puissance de l’une des inventions technologiques les plus anciennes: le train.

Tout au long de la durée de l’exposition, la dynamique du mouvement des clous frappant le mur y laissera des traces mais il se peut fort bien aussi qu’elle le détruise lentement. Il y a dans ce dispositif quelque chose de violent, voire quelque peu effroyable. C’est précisément ce que l’artiste souhaite et tente de faire vivre au spectateur. Pour elle, c’est la force de la machine qui s’énonce ici et qui est mise en cause. Une impression que l’action de celle-ci serait hors contrôle lui permet de mettre en doute ou d’opposer un propos selon lequel notre rapport avec la technologie serait tout à fait maîtrisé. Cette confiance serait-elle conditionnée par la promesse du remplacement de l’homme par la machine? Quoi qu'il en soit, la question du contrôle et du pouvoir de la technologie est au cœur de cette pièce et interroge le spectateur au niveau physique. En effet, des mécaniques construites à partir de matériaux imposants, forts et massifs comme ceux utilisés par Jones, conservent et impliquent une présence physique du spectateur ou de l’utilisateur. C’est peut-être ce qui alarme l’artiste et qui semble en voie de disparition avec l’aspect esthétique des technologies numériques d’aujourd’hui.

Sonia Pelletier

Simone Jones vit et travaille à Toronto. Elle a réalisé plusieurs sculptures et installations cinétiques notamment en 1998 à « Organic Mechanics » à Inter Access, « New Work » à The Red Head Gallery et « Loose » à The Meg Gallery à Toronto. Elle a aussi participé à l’exposition de groupe Net@Works, commissariée par Steeve Morgan à Mexico en 1995 et plus récemment à « Machines Festives » (1999) à La Centrale à Montréal sous le commissariat de Paméla Landry.